Le poisson lune, Mola mola ou môle est l’une des créatures les plus bizarres du monde mais aussi l’une des plus énigmatiques pour ses mensurations hors-norme et pour son aspect insolite. De la famille des Molidae, il est le plus lourd des poissons osseux ; sa masse pouvant atteindre deux tonnes et sa taille plus de trois mètres.
Mola Mola, une morphologie étonnante
On pourrait croire que son corps n’est composé que d’une tête au front proéminent sur laquelle ont été greffés deux nageoires pectorales avec deux yeux aux extrémités et une nageoire caudale, pseudo queue appelée clavus. Il possède d’autres particularités étonnantes : il peut changer de couleur en passant d’un gris argenté à une peaux tachetées. Enfin il peut se retourner sur une face afin de se défendre d’une attaque possible de la part de mouettes qui font partie de ses nombreux prédateurs avec les requins, les lions de mer, les orques et, bien sûr, les filets de pêche et les déchets flottants.
Quant à son régime alimentaire, il est constitué de méduses, planctons, calmars et crustacés. N’ayez donc aucune crainte car le môle est de nature pacifique et ne présente aucun danger pour l’être humain. Ils évoluent généralement entre 50 et 200 mètres de profondeur même si des spécimens descendent parfois plus profonds (jusqu’à 600 mètres). Les poissons lune remontent également à la surface pour que les oiseaux marins puissent les débarrasser de leurs parasites.
On compte, à ce jour, 3 espèces de Mola Mola ; la dernière ayant été répertoriée en 2017 et découverte à Christchurch en Nouvelle-Zélande par une Australienne après des années de traque acharnée. Elle décida alors de lui donner le nom de Mola tecta, du latin tectus qui signifie « caché ».
La reproduction du poisson-lune
Les grands spécimens peuvent pondre jusqu’à 300 millions d’œufs qui sont emportés par les courants jusqu’à leur maturité. D’ailleurs, les femelles pondent plus d’œufs que n’importe quel autre vertébré connu. La longévité des môles est indéterminée en liberté mais il semblerait qu’en captivité leur durée de vie puisse atteindre 10 ans. Leur croissance est extrêmement rapide. Leur reproduction reste toutefois incertaine.
Poisson lune taille maximale ?
Les fonds marins sont fascinants et recèlent tant de choses inconnues. Ils cachent encore bien des mystères. Il semblerait ainsi que certaines espèces de Mola Mola, considérées comme les plus grosses jamais observées, aient été aperçues au large de certaines mers.
La prise du poisson lune le plus lourd jamais enregistré à ce jour, remonte à 1908, mais ce record a été égalé par celle d’une femelle capturée, en 1996, qui pesait 2,2 tonnes, soit 2 200 kg ! Dans les îles des Açores au Portugal, en 2015, un poisson lune géant de plus de 4 mètres de long a été filmé par des plongeurs. Malgré leur professionnalisme et leur expérience, tous s’accordent à dire que c’est une « découverte incroyable dans une vie ».
Une pêche historique a également été réalisée en Russie. Un môle d’1,2 tonne a été attrapé dans la mer d’Okhtsk : une aubaine pour les scientifiques qui se consacrent à la recherche et à l’évolution ! Enfin, un autre spécimen, véritable monstre marin impressionnant mais inoffensif a été filmé durant une sortie-plongée au large de l’île de Gozo, à Malte.
Où plonger pour observer le poisson lune ?
Cette gigantesque créature vit principalement dans les eaux tropicales et tempérées de plus de 10°C. Il ne peut en être autrement car elle se trouverait alors désorientée et des eaux plus fraiches pourraient même causer sa mort. La môle s’observe parfois à la surface de l’eau et certains scientifiques pensent qu’il effectue ainsi une sorte de rechargement thermique qui lui permet de supporter des températures inférieures à 10°C lors de ses plongées.
Les mers et océans dans lesquels le poisson-lune est le plus présent sont : la Méditerranée, l’Atlantique, la Manche, la mer du Nord, l’Indopacifique et les Caraïbes. Bali est une destination idéale pour aller à la rencontre du Mola Mola, particulièrement à partir du mois de juillet et jusqu’au mois de novembre. Les sites de plongée où vous aurez le plus de chance d’en croiser, sont : Nusa Penida, Nusa Lembongan au sud et Tepekong, Mimpang plus au nord. En Europe, il est également possible d’en apercevoir sur les côtes françaises mais aussi au Portugal, et à Malte.