Qu’est-ce que le Trimix ?
Le trimix est la contraction de tri « trois » et mix « mélange ». C’est donc un mélange ternaire de 3 gaz : le dioxygène (O2), l’hélium (He) et le diazote (N2). Ce type de mélange gazeux est généralement utilisé à la place de l’air comprimé lors de la pratique de la plongée sous-marine afin d’atteindre des profondeurs plus importantes. Le trimix est généralement utilisé lors de la plongée tek (technique) par des plongeurs professionnels et très peu pour la plongée loisir.
La plongée trimix n’est pas accessible à tous les plongeurs. En effet, le niveau 3 de plongée est indispensable ainsi que la formation nitrox confirmé pour accéder au module Trimix I puis au Trimix II. Un matériel individuel et spécifique est également nécessaire pour ce type de plongée.
Les types de Trimix
Il existe différentes sortes de Trimix qui doivent être choisies par le plongeur en fonction de divers éléments.
On distingue ainsi trois groupes de mélanges trimix :
Le trimix hyperoxique ou Triox
Il contient une teneur en oxygène supérieur à 21% généralement entre 25% et 28% mais également de l’hélium et de l’azote. Ce mélange est utilisé pour des plongées peu profondes ainsi qu’à des fins de décompression optimisées.
Le trimix normoxique
Ce mélange contient de l’hélium, de l’azote ainsi qu’une teneur en oxygène comprise entre 18% et 21%. Il est utilisé pour des plongées entre 40 et 60 mètres et est respirable en surface.
Le trimix hypoxique
Il contient de l’hélium, de l’azote et une teneur en oxygène inférieure à 18%. Cette composition le rend irrespirable en surface, il ne peut être respiré qu’à partir d’une certaine profondeur. Il est utilisé pour la plongée profonde en dessous de 60 mètres.
Les avantages du trimix
Pour comprendre les avantages du trimix, il faut s’intéresser à la réaction de l’organisme lors de la plongée sous-marine.
L’air que nous respirons contient de l’azote qui a un effet toxique sur le corps puisqu’il provoque la narcose à l’azote aussi appelée ivresse des profondeurs. Cette dernière est due à une profondeur trop élevée qui provoque une forte pression partielle d’azote.
Ses effets peuvent apparaître dès 30 mètres pour les personnes les plus sensibles et dès 60 mètres pour tous les individus. Or une personne narcosée peut se mettre en danger et manifester des troubles du comportement.
De plus, l’oxygène peut également s’avérer toxique au-delà d’une certaine pression. L’hyperoxie est un phénomène d’élévation trop importante de la pression partielle d’oxygène dans l’organisme. Il peut provoquer des pertes visuelles ou des convulsions.
L’utilisation de l’hélium dans le trimix permet de diminuer la proportion d’azote et d’oxygène et donc de diminuer les risques liés à ces deux gaz. De plus, l’hélium ne présente pas d’effet toxique en dessous des 150 mètres de profondeurs.
Les mélanges respirés lors de la plongée trimix permettent donc de plonger plus profond en limitant les risques de narcose et d’hyperoxie. La plongée à l’air est d’ailleurs limitée à 60 mètres en France contre 90 mètres pour les plongeurs qualifiés trimix normoxique et 120 mètres pour le trimix hypoxique. En plus d’un gain en sécurité, le trimix permet également de gagner en confort respiratoire car il est moins dense que l’air donc plus facile à respirer.
Les limites du trimix
Même si le trimix limite les risques de narcose et d’hyperoxie, en fonction de la profondeur, un plongeur peut tout de même y être exposé.
De plus, le plongée trimix se pratique généralement avec 2 bouteilles de trimix dans le dos ainsi qu’une ou plusieurs bouteilles de décompression sur le ventre pour la remontée. Ceci alourdit énormément le plongeur et provoque deux problèmes principaux. Des problèmes de dos lors de la mise à l’eau et de la sortie et le risque d’essoufflement lors des déplacements en profondeur.
C’est également pour cette raison que des formations sont indispensables. En effet, en cas d’incident, il est difficile d’aider un plongeur suréquipé d’où l’importance de sa maîtrise de la plongée et de la gestion des risques.